Le dernier roman de Marie Benedict, Les reines du crime, transporte les lecteurs dans le Londres des années 1930, tissant un récit qui mêle fiction historique et mystère de meurtre captivant. Le récit met en lumière cinq femmes écrivaines de romans policiers pionnières - Dorothy L. Sayers, Agatha Christie, Ngaio Marsh, Margery Allingham et la baronne Emma Orczy - qui s'unissent pour défier le monde littéraire dominé par les hommes et résoudre un meurtre réel déroutant.
Formation des « Reines du crime »
À une époque où les auteurs masculins dominent la scène littéraire, Dorothy L. Sayers est de plus en plus frustrée par la marginalisation à laquelle elle et ses pairs féminins sont confrontées au sein du très estimé Detection Club. Déterminée à affirmer leur place légitime, Sayers rassemble ses collègues auteurs Christie, Marsh, Allingham et Orczy pour former leur propre alliance, judicieusement baptisée les « Queens of Crime ». Leur mission va au-delà de la simple reconnaissance ; elles visent à démontrer leurs prouesses inégalées en résolvant une véritable affaire de meurtre qui a déconcerté les autorités.
La mystérieuse disparition de May Daniels
Le catalyseur de leur entreprise est l'énigmatique cas de May Daniels, une jeune infirmière anglaise qui a disparu lors d'une excursion d'une journée en France. Des mois plus tard, son corps est découvert dans un parc, les circonstances de sa mort étant entourées de mystère. L'enquête officielle, entachée de négligence et de préjugés sexistes, est au point mort. Sentant l'opportunité d'appliquer leur expertise fictive à la résolution de crimes du monde réel, les Queens se lancent dans une quête pour découvrir la vérité derrière la disparition prématurée de May.

Démêler la toile complexe
Au fil du récit, les lecteurs ont droit à une exploration minutieuse du processus d'enquête. Chaque auteur apporte sa perspective unique et ses compétences analytiques, disséquant les preuves, interrogeant les témoins et reconstituant les derniers mouvements de May. Leurs efforts collaboratifs révèlent une série de liens surprenants, suggérant que la mort de May pourrait être liée à des personnalités influentes de la société britannique. L'intrigue s'épaissit alors que les reines naviguent dans un labyrinthe de secrets, de mensonges et de préjugés sociétaux, tout en affrontant des défis personnels et la menace omniprésente du danger.
Thèmes du féminisme et de l'amitié
En son coeur, Les reines du crime est une célébration de l’émancipation et de la camaraderie des femmes. Benedict se penche en profondeur sur les contraintes sociétales des années 1930, soulignant les obstacles systémiques auxquels les femmes étaient confrontées dans leur vie personnelle et professionnelle. À travers le parcours collectif des Queens, le roman souligne le pouvoir transformateur de la solidarité, de la résilience et de la quête incessante de la justice. Leur alliance remet non seulement en question les structures patriarcales de leur époque, mais ouvre également la voie aux futures générations d’écrivaines et de détectives.
Réception critique
Le roman a été acclamé pour son concept inventif et ses riches caractérisations. Library Journal salue le portrait que Benedict fait de l'époque et des personnages réels, déclarant : « Dans cet excellent roman, Benedict donne vie de manière vivante à de vrais romanciers de mystère de l'âge d'or... Les fans des précédents romans de Benedict et ceux qui aiment les polars historiques auront du mal à le lâcher. » De même, Publishers Weekly félicite l'auteur pour avoir créé un « polar spéculatif astucieux », soulignant son habileté à donner vie à chacun des cinq écrivains-détectives distincts et à honorer leur héritage littéraire.
Conclusion
Les reines du crime témoigne de la prouesse de Marie Benedict à mêler faits historiques et fiction imaginative. Le roman offre non seulement un mystère captivant, mais constitue également un hommage poignant aux femmes pionnières qui ont remodelé le paysage de la littérature policière.
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