Ben Affleck a peut-être raccroché la cape, mais il n'a pas renoncé à interpréter des personnages complexes et compétents, dotés d'un don pour la justice. Le comptable 2Affleck revient dans le rôle de Christian Wolff, un génie des mathématiques atteint d'autisme et doté d'un talent redoutable. Cette suite tant attendue démultiplie l'absurdité, l'action et, bien sûr, le spectacle d'un homme dont le superpouvoir réside dans les chiffres et une multitude d'armes.
Un succès discret fait un retour retentissant
L'ouverture a Le comptable (2016), écrit par Bill Dubuque et réalisé par Gavin O'Connor, est discrètement devenu l'un des films les plus loués de 2017, devenant culte grâce à son protagoniste unique et à son action crue. Malgré une intrigue excessivement complexe et un accueil mitigé, le succès du film hors salles a ouvert la voie à une suite, qui s'appuie sur son ridicule plutôt que de s'en détourner.
Le comptable 2 réunit Dubuque et O'Connor, s'en prenant aux fans de l'original tout en intensifiant l'action et l'humour. Le résultat est une œuvre plus forte, plus déjantée et étrangement plus charmante, présentée en avant-première à SXSW et sortie en salles le 25 avril.
Que fait Christian Wolff maintenant ?
Huit ans après les événements du premier film, Christian Wolff a pris le maquis. Il vit isolé à Boise, dans une caravane Airstream remplie d'œuvres d'art inestimables, d'armes lourdes et de billets astronomiques. Toujours en contact avec Justine, une autiste non verbale experte en technologie, Chris est resté discret, acceptant occasionnellement des missions par messagerie cryptée.
Mais la paix ne dure pas. Lorsqu'un meurtre entraîne Marybeth Medina (Cynthia Addai-Robinson), désormais agente principale du Trésor, Chris est de nouveau impliquée dans la mêlée. La mort d'une connaissance commune les pousse à traquer un réseau criminel complexe qui s'étend du crime organisé au trafic d'êtres humains, en passant par les disparitions de jeunes et les assassinats à l'échelle mondiale.
Réunir les frères Wolff
Le véritable point fort du film est le retour de Braxton, le frère de Chris, interprété par Jon Bernthal. Tueur à gages à la personnalité volatile et aux émotions surprenantes, Braxton apporte énergie et chaos à l'intrigue. La dynamique entre le stoïque Chris d'Affleck et l'hyperactif Braxton de Bernthal offre à la fois humour et pathétique, ancrant l'action dans une relation fraternelle décalée.
Qu'ils échangent des câlins gênants ou qu'ils abattent des ennemis côte à côte, les frères Wolff offrent certains des moments les plus mémorables du film.

Plus d'action, moins de drame
Contrairement à son prédécesseur, qui s'appuyait sur des thèmes psychologiques plus sombres et des flashbacks traumatisants, Le comptable 2 Le film est plus léger et plus axé sur l'action. Finies les explorations mélancoliques des abus infantiles et les tentatives d'intrigues secondaires romantiques ; le personnage de Dana, interprété par Anna Kendrick, est remarquablement absent, sans aucune tentative de raviver cette intrigue.
Au lieu de cela, la suite assume pleinement son identité de thriller pop-corn. On y trouve de la danse en ligne, des astuces de speed dating et une énergie digne d'un « camp de pères divorcés ». Chris est toujours maladroit en société, mais le film traite ses bizarreries avec plus d'humour que de pathos. La performance d'Affleck passe de la sombre à la conscience de soi, canalisant davantage l'énergie de Rain Man que celle d'un assassin courageux.
Pirates informatiques adolescents et trafiquants de thon
L'un des ajouts les plus inattendus du film est un réseau d'adolescents prodiges autistes, formés et soutenus par la fortune de Chris et le leadership de Justine. Ces jeunes férus de technologie forment une sorte de centre de hackers à la Avengers, aidant à déchiffrer des codes et à traquer les méchants d'un simple clic de souris.
Du côté des méchants, les choses se brouillent. L'intrigue met en scène un marché de fruits de mer qui sert apparemment de couverture à une opération de contrebande, mais les détails sont aussi confus qu'inutiles. Les critiques admettent que, même après plusieurs visionnages, le plan exact du méchant reste un mystère. Mais Le comptable 2 ne se préoccupe pas beaucoup de clarté : il est là pour le frisson, pas pour la cohérence.
Une balade imparfaite mais divertissante
Si la représentation de l'autisme peut encore susciter le débat – certains la jugeant réductrice ou exagérée –, le film fait un effort notable en faisant appel à plusieurs acteurs autistes et en promouvant un message d'inclusion, même si c'est à travers le prisme de super-compétences hautement fonctionnelles. Que cela soit perçu comme progressiste ou problématique dépend du point de vue du spectateur.
Pourtant, on ne peut nier la valeur divertissante du film. Bruyant, ridicule et joyeusement exagéré, Le comptable 2 Il sait quel genre de film il veut être et il le fait avec brio. Il ne remportera peut-être pas de prix pour sa subtilité, mais il pourrait bien conquérir votre liste de films du vendredi soir.