Pendant des décennies, les animes et les mangas ont été considérés comme des divertissements jetables, dont les œuvres originales étaient souvent jetées après utilisation. Cependant, leur statut a évolué et aujourd'hui, les animes et les mangas sont reconnus comme des atouts culturels importants, représentant une part essentielle du paysage médiatique du Japon et de son identité mondiale. Pour préserver ces formes d'art si prisées, le gouvernement japonais a annoncé son intention de créer une archive nationale dédiée à la collecte, à la préservation et à l'exposition de cellulos et d'œuvres d'art originales d'anime.
Un changement de perspective culturelle
Historiquement, les anime et les mangas n'étaient pas considérés comme des œuvres d'art à préserver. Les studios se débarrassaient souvent des cellulos d'animation une fois la production terminée, les considérant comme de simples sous-produits. Mais les temps ont changé. Les anime et les mangas sont devenus des phénomènes culturels mondiaux, célébrés pour leur valeur artistique et leur capacité à refléter les valeurs sociétales contemporaines. Reconnaissant leur importance, l'Agence japonaise des affaires culturelles, qui fait partie du ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie, a élaboré des plans pour une archive nationale afin de garantir que ces pièces originales soient protégées pour les générations futures.

Projets pour une archive nationale
L'Agence des affaires culturelles a organisé des discussions auxquelles ont participé des personnalités telles que Evangelion Hideaki Anno, créateur de la série, et Machiko Satonaka, dessinatrice de manga, ont présenté la création d'une archive dédiée. Cette archive a pour objectif de collecter et de préserver les cellulos et mangas originaux Genga—les œuvres d’art dessinées à la main utilisées dans le processus de production. L’initiative se concentrera également sur la formation de spécialistes dans le domaine de la préservation afin de garantir que ces pièces précieuses soient manipulées avec soin.
Le projet prévoit d'héberger les archives dans la branche Sagamihara des Archives nationales du film, dont les opérations officielles devraient débuter d'ici l'exercice 2028. Le centre servira bien plus qu'un simple lieu de stockage ; il est appelé à devenir un centre d'échanges culturels et d'éducation. Avec la collaboration d'autres institutions, tant au Japon qu'à l'étranger, les archives viseront à promouvoir une meilleure compréhension et une meilleure appréciation des anime et des mangas.
Collection complète et numérisation
Le futur Media Arts National Center servira de dépôt complet, non seulement pour les cellulos d'animation et les dessins originaux de mangas, mais aussi pour des documents supplémentaires tels que des interviews d'artistes, des notes d'idées et des notes de production. En outre, des projets sont en place pour numériser ces œuvres, à condition que des accords soient conclus avec les détenteurs de droits d'auteur. La numérisation permettra un accès plus large à ces trésors, garantissant que les œuvres d'art pourront être appréciées par les fans et les chercheurs du monde entier sans risquer d'endommager les originaux.
Apprendre de l'histoire : un parallèle avec l'ukiyo-e
Les efforts de l'agence pour préserver les anime et les mangas s'inscrivent dans le prolongement de l'histoire des estampes ukiyo-e, très populaires du XVIIe au début du XIXe siècle. De la même manière que les estampes ukiyo-e étaient sous-évaluées et souvent jetées, de nombreux cellulos et dessins de manga étaient considérés comme jetables. Cependant, l'ukiyo-e ayant acquis au fil du temps une valeur culturelle reconnue, un effort renouvelé est aujourd'hui déployé pour garantir que les anime et les mangas ne subissent pas le même sort. En préservant ces œuvres d'art, l'agence cherche à sauvegarder une partie essentielle du patrimoine culturel du Japon.
Préserver l'avantage concurrentiel et l'identité culturelle
L’approche du gouvernement ne se limite pas à la préservation de l’art, elle vise également à renforcer la compétitivité du Japon dans le secteur mondial des contenus. Le marché du manga, de l’animation et des jeux vidéo a atteint 123.6 2019 milliards de yens en XNUMX, dépassant même les industries pétrochimiques et des semi-conducteurs. L’importance économique de ce secteur est évidente. En outre, le nombre de musées de mangas soutenus par le gouvernement s’est accru en Asie de l’Est, notamment en Chine, en Corée du Sud et à Taïwan, ce qui souligne la concurrence croissante dans la promotion des exportations culturelles. En collaborant avec le secteur privé, le Japon entend renforcer la diffusion de son industrie des contenus à l’échelle mondiale, en veillant à ce qu’il reste un leader dans ce domaine.

Regard vers l'avenir : exposition et éducation
Au-delà de la préservation, l’installation prévue comportera des espaces d’exposition qui permettront aux visiteurs d’interagir directement avec ces œuvres, favorisant ainsi un plus grand intérêt et une meilleure compréhension du processus de production d’anime et de manga. En fournissant un espace dédié aux expositions, à l’éducation et à la recherche, le gouvernement espère favoriser une appréciation plus profonde de la valeur culturelle, historique et artistique de ces médias.
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