Le monde de la science-fiction a vu de nombreuses réinventions d'univers classiques, mais peu d'entre elles portent le poids de celui de Frank Herbert. Dune. Œuvre fondatrice de la fiction spéculative, elle a inspiré un large éventail d'adaptations, des films ambitieux de Denis Villeneuve à la dernière aventure télévisée de HBO, Dune : Prophétie. Cette série a pour objectif de plonger dans les origines de la confrérie Bene Gesserit, l'ordre énigmatique et puissant qui occupe une place importante dans les romans d'Herbert et leurs adaptations cinématographiques. Si l'effort est louable, l'exécution laisse beaucoup à désirer.
Se déroulant 10,000 XNUMX ans avant les films de Villeneuve, Dune : Prophétie tire de Fraternité de Dune, un roman dérivé coécrit par le fils d'Herbert, Brian, et Kevin J. Anderson. L'histoire se concentre sur Valya et Tula Harkonnen (jouées à différentes époques par Jessica Barden, Emily Watson, Emma Canning et Olivia Williams), qui dirigent la jeune confrérie Bene Gesserit à travers une période tumultueuse. Ces années de formation sont marquées par les retombées du Jihad Butlérien, une rébellion qui a purgé l'humanité de l'intelligence artificielle et façonné une galaxie méfiante envers les « machines pensantes ».
La mission de la confrérie est à la fois noble et sinistre : manipuler les lignées de naissance par le biais de mariages stratégiques pour assurer l'émergence de leaders souples et efficaces. Comme le dit Valya, une jeune membre de la famille exilée Harkonnen, dans la voix off du début : « Qu'est-ce qui détient le plus de vérité ? L'histoire ou la prophétie ? » Cette question philosophique donne le ton d'une série imprégnée de traditions et lourde d'ambition.
Mais l'ambition seule ne suffit pas à faire avancer un spectacle. Le récit plonge au cœur des machinations politiques de l'Imperium naissant, dirigé par l'empereur Javicco Corrino (Mark Strong), dont les luttes pour garantir la paix interplanétaire et la domination familiale échouent souvent. Ses enfants, la princesse Ynez (Sarah-Sofie Boussnina) et l'illégitime Constantin (Josh Heuston), sont relégués à des intrigues secondaires sans intérêt impliquant des escapades en boîte de nuit sur Salusa Secundus. Même une rébellion menée par un ancêtre des Atréides (Chris Mason) ne parvient pas à injecter l'intrigue indispensable au scénario impérial.
La série excelle cependant dans son portrait de Valya et Tula. Les sœurs Harkonnen sont au cœur des flashbacks et du récit actuel, et la série brille lorsqu'elle explore leur parcours fait de difficultés, de trahisons et de résilience. Leur histoire ajoute de la profondeur à la querelle amère entre les Harkonnens et les Atréides, un conflit qui précède même les événements de Dune : ProphétieLes performances de Jessica Barden et Emma Canning dans le rôle des jeunes sœurs se démarquent, rendant leurs luttes et leurs ambitions authentiques et engageantes.
Visuellement, Dune : Prophétie Le film a du mal à égaler la grandeur des films de Villeneuve, une comparaison à laquelle il ne peut échapper. Bien qu'il emprunte des éléments de l'esthétique de Villeneuve - des palettes de couleurs distinctes et des visuels trippants évoquant la magie de l'espace - il ne parvient pas à créer un look cohérent et immersif. Les décors en plastique et les scènes de combat sans inspiration pâlissent en comparaison de la splendeur cinématographique des raids de palais et des spectacles de vers de sable de Dune et Dune : Partie IILes costumes semblent de mauvaise qualité et les effets numériques sont souvent manifestement artificiels, ce qui nuit au sentiment d'un univers vécu.

Les défauts de la série sont encore plus mis en évidence lorsqu'elle est juxtaposée aux autres projets phares de HBO, tels que Maison du dragon. Les deux émissions visent à être des épopées tentaculaires avec des intrigues politiques et des personnages complexes, mais où Maison du dragon réussit à créer un monde distinctif et raffiné, Dune : Prophétie Les personnages de la série n'ont pas la palette émotionnelle et le charisme de leurs homologues de Westeros. On n'y trouve pas de Matt Smith qui se complaît dans des jeux diaboliques ou d'Emma D'Arcy qui délivre une mélancolie déchirante. Au lieu de cela, les performances semblent souvent rigides et les dialogues sont dénués d'humour, ce qui donne à la série une impression de sérieux excessif et, parfois, de manque de vie.
Malgré ces défauts, Dune : Prophétie offre des moments d'intrigue. L'exploration des premières philosophies et pratiques du Bene Gesserit ajoute des couches à l'ordre énigmatique. Les leçons sur le contrôle de l'esprit, la résistance à la dépendance technologique et les fondements spirituels de la sororité donnent un aperçu de la profondeur intellectuelle à laquelle les fans d'Herbert s'attendent. Cependant, ces moments sont éclipsés par la tendance de la série à s'appuyer sur la familiarité du public avec les films. Les références au mélange d'épices, aux vers des sables et aux maisons emblématiques comme Atreides et Harkonnen ressemblent plus à des clins d'œil nostalgiques qu'à des extensions significatives de l'univers.
L’un des choix les plus déroutants Dune : Prophétie La série se concentre sur les racines culturelles du monde. Les romans d'Herbert s'inspirent largement des traditions islamiques et arabes, une richesse que les films de Villeneuve ont également atténuée. La série poursuit cette tendance, créant un monde qui semble moins ancré et authentique. Cet effacement de la profondeur culturelle est une occasion manquée d'explorer toute l'étendue de la vision d'Herbert.
En fin de compte, Dune : Prophétie semble être une noble tentative qui ne parvient pas à atteindre son potentiel. Elle peine à supporter le poids des comparaisons avec les films visuellement saisissants de Villeneuve et la narration soignée des autres succès de HBO. Bien que la série apporte de nouvelles perspectives sur le Dune Bien que la série soit loin d'être aussi spectaculaire, elle est gênée par une production médiocre, des visuels peu inspirés et des performances inégales. Le résultat est une série plus fade que spectaculaire, laissant les fans en manque de grandeur et de complexité de l'univers original d'Herbert.
Pour ceux qui sont assez curieux pour s'aventurer dans les sables de Dune : Prophétie, la série est disponible sur Sky et NOW TV, avec de nouveaux épisodes publiés chaque semaine. Cependant, modérez vos attentes : ce voyage dans le désert peut vous donner envie de revivre les paysages cinématographiques du film de Villeneuve Dune.
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