Ana de Armas est à l'affiche de Ballerina, le nouvel opus de la franchise John Wick, en plein essor. Réalisé par Len Wiseman et tourné entre John Wick : Chapitre 3 – Parabellum et John Wick : Chapitre 4, ce spin-off se distingue par sa tentative de mêler le raffinement du ballet à la violence artistique. Bien que photogéniquement magnifique et bourré d'action, le film ne parvient pas à rester ancré émotionnellement au-delà de sa surface brillante.
Un tueur avec une histoire bien remplie
Eve Macarro (interprétée par Ana de Armas) est une ballerine de formation : gracieuse, posée et redoutable. Orpheline depuis l'enfance, son père ayant été assassiné par une secte de tueurs en robes mystérieuses dirigée par l'inquiétant Chancelier (Gabriel Byrne), Eve trouve refuge chez les Ruska Roma, le même groupe d'assassins qui avait autrefois abrité John Wick. Sous la direction rigoureuse de la Directrice (Anjelica Huston), elle s'entraîne non seulement au ballet, mais aussi aux arts mortels du combat et de l'assassinat.
Si sa jeunesse a été marquée par la tragédie, sa maturité est vouée à une seule mission : la vengeance. Ève aspire à détruire la secte qui a ruiné son enfance. Cette trajectoire la place face à une trêve fragile entre factions d'assassins ; une fois ces limites franchies, l'anarchie s'installe.
L'ombre de John Wick plane toujours
Keanu Reeves revient brièvement dans le rôle de John Wick, offrant continuité et fan service sans détourner l'histoire. Il croise Eve au QG de Ruska Roma, leur conversation laissant entrevoir leurs fardeaux communs et l'attrait inéluctable de leur vie violente. « J'y travaille », répond Wick lorsqu'on lui demande s'il a trouvé la paix, même si ni lui ni Eve ne savent vraiment comment s'éloigner de leur monde sanglant.
Le film présente également des apparitions de personnages emblématiques comme Winston Scott (Ian McShane), le directeur du New York Continental Hotel, et le regretté Lance Reddick dans le rôle de Charon, l'une de ses dernières apparitions à l'écran. Leurs apparitions contribuent à ancrer Ballerina dans la mythologie du Wickverse, mais elles soulignent également ses déficits émotionnels.
Une action pleine de panache, mais sans poids émotionnel
Wiseman chorégraphie Ballerina avec tout le style qu'on attend d'un spin-off de John Wick. D'une scène d'action dans un club de glace éclairé au néon à une ville enneigée peuplée de mercenaires, le style est à la hauteur. La chorégraphie est saccadée, frénétique et créative ; lance-flammes et patins à glace ne sont que quelques-uns des outils utilisés pour infliger des dégâts.
De Armas excelle dans les scènes de combat. Après son rôle remarquable de Paloma dans Mourir peut attendre, elle allie à nouveau avec brio beauté et brutalité. Qu'elle photographie une fusillade en plein milieu d'un magazine ou qu'elle s'attaque à des hommes de main avec une insouciance débridée, elle captive le regard. Mais hormis la fusillade, le personnage d'Ève ne suscite pas beaucoup d'émotion. Son besoin de vengeance paraît superficiel et familier, contrastant avec le drame plus complexe de Wick, nourri par le chagrin.

Le ballet rencontre le carnage. Mais seulement en un coup d'œil
L'une des promesses les plus intéressantes de Ballerina était de pouvoir mêler ballet classique et action contemporaine. Malheureusement, ce contraste thématique est symbolique et non littéral. Certes, nous avons vu l'histoire de la formation d'Ève et des aperçus du Lac des Cygnes, mais le film ne parvient pas à exploiter pleinement la structure du ballet. Contrairement à la violence poétique souvent qualifiée de « ballétique » dans les films d'action, Ballerina n'intègre pratiquement pas la danse dans sa chorégraphie d'action, ce qui est tout à fait compréhensible.
Si cette sous-franchise continue, on espère que les prochains volets accentueront encore davantage ce décalage, peut-être en faisant jouer de Armas sur scène en tutu et dans des scènes de combat, bouclant ainsi la boucle.
Un détour familier mais oubliable
Malgré des graphismes soignés et des décors explosifs, Ballerina finit par ressembler à un conte secondaire, sans la même profondeur émotionnelle que son prédécesseur. À l'instar de la série The Continental de 2023, elle montre que l'univers de John Wick sans Wick est vide. De Armas est certes charismatique et imposante physiquement, mais le film ne parvient pas à en faire un personnage principal durable. La mythologie est présente, mais elle est surchargée, et la brutalité élégante ne suffit pas à elle seule à maintenir l'histoire à flot.
Réflexions finales
Ballerina est une entrée solide et pleine d'adrénaline dans l'univers de John Wick. L'action est au rendez-vous, mais le cœur de la série s'effondre. Les fans apprécieront la cohérence visuelle et narrative, mais espéreront peut-être plus de substance derrière les pirouettes sanglantes.
Date de sortie:
Australie et États-Unis : 6 juin 2025
Royaume-Uni : 7 juin 2025
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