Lorsque j'ai découvert pour la première fois « Une courte promenade à travers un vaste monde » de Douglas Westerbeke, j'ai été immédiatement intrigué par son principe unique : un récit riche d'un réalisme magique rappelant les contes évocateurs de « La vie invisible d'Addie LaRue » et « La vie de Pi." Les deux avaient établi une référence élevée dans le genre, donc mes attentes étaient exorbitantes.
Le roman nous présente Aubrey Tourvel, neuf ans, dans le Paris de 1885, dont la vie prend une tournure mystifiante lorsqu'elle tombe sur une boule de puzzle en bois. Il ne s’agit pas de n’importe quel artefact ; il est imprégné d'une magie qui contraint Aubrey à une existence nomade, poussée par une étrange affliction qui menace sa vie chaque fois qu'elle reste trop longtemps au même endroit. Ce qui se déroule est une odyssée de toute une vie qui défie les limites de la réalité et plonge le lecteur dans des royaumes fantastiques.
Le voyage d'Aubrey est à la fois littéral et métaphorique, alors qu'elle parcourt le monde et les complexités de la nature humaine. Westerbeke peint magistralement un monde regorgeant d’émerveillement, de danger et parfois de mirage de tranquillité. La résilience et l'adaptabilité d'Aubrey font d'elle une protagoniste convaincante. Ses épreuves sont variées, allant de l'exaltation des nouvelles rencontres au chagrin de la trahison et des relations éphémères. La structure épisodique de ses aventures garde le récit frais, même si elle entrave parfois la profondeur de ses relations.
Le cœur thématique de l'histoire – l'exploration de la survie, de l'appartenance et de l'esprit humain – résonne tout au long des rencontres d'Aubrey. Chaque personnage qu'elle rencontre ajoute une couche au récit, enrichissant son voyage de leçons sur la générosité, la tromperie et les complexités de la gentillesse humaine.
Cependant, le roman rencontre des turbulences dans son rythme. Le passage à sept décennies est ambitieux et, parfois, semble alourdi par sa portée. La narration, lourde de narration, contourne parfois les bords des scènes plutôt que de nous plonger dans l'instant présent. Ce choix narratif, bien que vaste, m'a souvent laissé envie d'une exploration plus intime du monde intérieur d'Aubrey et de ses interactions.
L'utilisation d'une narration non linéaire ajoute une dimension d'intrigue mais fragmente également la continuité émotionnelle. Bien que les éléments magiques, comme la bibliothèque énigmatique à laquelle Aubrey se trouve connectée, soient brillamment conceptualisés, ils éclipsent parfois le voyage émotionnel du protagoniste.
Malgré ces critiques, le roman culmine d'une manière à la fois ouverte et satisfaisante, laissant le lecteur réfléchir au sort d'Aubrey longtemps après que la dernière page soit tournée. « Une courte promenade à travers un vaste monde » témoigne de l'imagination de Westerbeke et de sa capacité à créer une histoire à la fois stimulante et divertissante.
En substance, même si le livre ne m'a pas complètement séduit, c'était indéniablement un récit bien conçu, plein d'intrigues inventives et de thèmes réfléchis. C'est une histoire qui plaira à ceux qui aiment un mélange d'aventure, de fantaisie et d'introspection : un monde vraiment vaste qui mérite une courte promenade.
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